Le sauteur a-t-il sauté ou a-t-il été poussé depuis Montréal ? L'IATSE remet les pendules à l'heure

MONTRÉAL, le 6 mars. - L'Alliance internationale des employés de scène, des techniciens de l'image, des artistes et des métiers connexes des États-Unis, de ses territoires et du Canada, AFL-CIO, CLC, a été forcée par toute la désinformation qui circule à Montréal de mettre les choses au clair concernant le film Jumper et la délocalisation de la production à Toronto par la société productrice.

Mais d'abord, l'IATSE tient à préciser qu'elle est un syndicat canadien. Treize pour cent de ses 105 000 membres vivent, travaillent, paient des impôts et votent au Canada. Treize pour cent de l'IATSE prendraient ombrage d'être appelés "une organisation américaine". L'IATSE fait partie de l'industrie canadienne du divertissement depuis plus de cent ans et ne voit aucune raison de quitter la province de Québec.

L'IATSE veut amener plus de travail au Québec, c'est pourquoi elle doit se demander : Jumper a-t-il sauté ou a-t-il été poussé ? Pourquoi le tournage de Jumper n'a-t-il pas lieu à Montréal ?

Pour cette réponse, nous nous tournons vers les 800 du Québec.

Près de 800 travailleurs de l'industrie cinématographique québécoise ont rejoint l'IATSE au cours des cinq derniers mois dans l'espoir que l'affiliation à l'IATSE puisse apporter plus de travail cinématographique au Québec. Les 800 Québécois veulent que l'IATSE négocie avec les employeurs une convention collective solide qui prévoit des salaires, des conditions de travail, des prestations de santé et des régimes de retraite supérieurs. Contrairement aux membres de l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS), qui négocient généralement individuellement les conditions d'emploi, les 800 Québécois veulent qu'un syndicat fort négocie collectivement les conditions d'emploi en leur nom, tout comme l'IATSE le fait pour les travailleurs du spectacle dans le reste du Canada.

Il a été dit qu'aucun producteur ne veut que son projet soit "empêtré dans un conflit intersyndical" à Montréal. L'IATSE est d'accord avec cette affirmation, et c'est pourquoi l'IATSE a suggéré plus tôt cette année que l'IATSE et l'AQTIS signent une lettre qui aurait assuré que Jumper aurait été tourné à Montréal, même dans le cadre d'une entente avec l'AQTIS.

AQTIS a refusé de signer l'accord. L'AQTIS n'était pas prête à accepter qu'elle ne poursuive pas ou ne dépose pas de griefs contre les producteurs de Jumper s'ils travaillaient dans le cadre d'un accord avec l'IATSE. Un autre point : l'IATSE a déclaré par écrit qu'elle ne ferait rien pour empêcher le tournage de Jumper à Montréal dans le cadre d'une convention avec l'AQTIS.

Alors, Jumper a sauté ou a été poussé ?

Les producteurs ont été poussés et l'AQTIS a fait la pression. Il est maintenant clair que les producteurs voulaient utiliser une équipe de l'AI mais ne voulaient pas faire face aux poursuites et aux griefs déposés par l'AQTIS. Ils ont été poussés par l'AQTIS à s'installer à Toronto afin de travailler avec des équipes de l'IATSE, en vertu d'un accord de l'IATSE qui coûte aux producteurs plus que ce qu'aurait coûté un tournage à Montréal.

Les 800 Québécois se sont tournés vers l'IATSE pour endiguer la chute de la production cinématographique américaine au Québec, qui a diminué au cours de chacune des trois dernières années et pourrait maintenant, grâce à l'AQTIS, être en chute libre.

L'AQTIS devrait relire la loi sur le statut de l'artiste, qui ne protège et ne réglemente que 16 catégories d'artistes lorsque ceux-ci travaillent en tant qu'entrepreneurs indépendants, et non en tant qu'employés dans le cadre de conventions collectives.

Les dirigeants de l'AQTIS devraient également noter, comme l'ont fait ses membres, qu'ils n'ont pas réussi à fonctionner de manière ouverte. L'AQTIS n'a pas convoqué d'élection pour élire un président et continue de fonctionner sous la houlette d'un président intérimaire sans aucune responsabilité envers les membres.

L'IATSE demande à la direction de l'AQTIS d'agir ouvertement et honnêtement dans le meilleur intérêt de l'industrie. Permettre aux producteurs de travailler au Québec sans la menace d'une action en justice. Tant que cela ne sera pas le cas, les travailleurs de l'industrie cinématographique au Québec continueront de souffrir.

Français du Canada