Reign II Productions c. AIEST/IATSE Section locale 873 (Grief de Dudley Wright) Décision datée du 24 avril 2017

Ce litige se rapporte à un grief présenté par le syndicat au nom de Dudley Wright (le plaignant), qui a été licencié par l'employeur pour des allégations de harcèlement sur son lieu de travail. Le syndicat a argumenté que le licenciement était sans raison valable et qu'il constituait une discrimination raciale contraire au Code des droits de la personne. Le plaignant, qui travaillait dans la section des costumes, est noir. Le réclamant qui l'a accusé de harcèlement est blanc et travaillait comme figurant.

Le réclamant s'est plaint du plaignant alors que tous deux travaillaient sur le plateau de La Reine (Reign), une production télévisée. Conformément à sa politique sur le harcèlement, l'employeur a eu recours aux services d'une investigatrice en milieu de travail, Gillian Shearer. Elle a conclu, après son enquête, que les allégations du réclamant étaient en effet fondées. L'employeur a pris en compte les conclusions de Shearer et a licencié le plaignant.

Après avoir écouté des témoignages de plusieurs témoins, l'arbitre a déterminé que les allégations de harcèlement étaient fondées. L'arbitre n'a pas trouvé le plaignant crédible et a privilégié les témoignages d'autres personnes qui contredisaient les dires du plaignant. L'arbitre a noté, entre autres, que le plaignant s'était confronté avec colère avec d'autres employés, avait envahi leur espace personnel, les avait regardés de façon menaçante, évités, ignorés et insultés. Ces actions constituent du harcèlement en milieu de travail. L'arbitre n'a trouvé aucune preuve que le plaignant avait reçu un traitement différent basé sur sa race et a donc rejeté l'allégation de discrimination.

Au cours de la procédure visant à déterminer si la pénalité était appropriée, l'arbitre a pris en compte : les obligations de l'employeur en vertu du projet de loi 168 visant à modifier la Loi sur la santé et la sécurité au travail, les répercussions sur le réclamant, un employé plus jeune et qui a moins d'expérience dans l'industrie, qu'on a fait se sentir peu en sécurité sur son lieu de travail, l'absence de provocation de la part du réclamant, l'absence de remords de la part du plaignant, et le fait que le licenciement n'a pas empêché le plaignant de continuer à travailler dans l'industrie mais l'a simplement empêché de travailler sur les productions de l'employeur. Dans ces circonstances, l'arbitre a conclu que le licenciement était justifié.

L'arbitre a affirmé que sa décision de confirmer le licenciement sans laisser une dernière chance au plaignant a été influencé par un incident qui s'est produit pendant la procédure : après que Gillian Shearer ait rendu son témoignage et ait été dispensée de l'audience, le plaignant l'a suivie dehors, s'est approché d'elle par derrière, a envahi son espace personnel et l'a affronté avec colère. Gillian Shearer est retournée à l'audience et a produit cet incident en preuve. Même si le plaignant s'est excusé par la suite, l'incident a convaincu l'arbitre que le plaignant était incapable de contrôler son comportement lorsqu'il était en colère et qu'il était peu probable qu'il change de comportement.

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